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  • Photo du rédacteurIsabelle Asseman

Faut-il se faire superviser même quand on n’a pas de client ?

Dernière mise à jour : 25 juin 2018

Parfois, voire souvent, c’est à cause de raisons interconnectées liées à leur activité que certains coachs qui n’ont pas de client, ou vraiment très peu, se posent la question :

«Quel est l’intérêt pour moi de me faire superviser, puisque je n’ai pas de client ?». En tout cas, c’est une question fréquente que certains coachs me posent juste en sortie de formation (par exemple là où j’interviens, au DU Coaching TSM Toulouse, ou au M2 Coaching de l’IAE de Bordeaux).

C’est aussi une question que certains me posent quand ils ont déjà entamé un parcours de supervision individuelle et/ou de supervision collective, et qu’ils hésitent à arrêter, en raison de leur peu de clientèle en coaching.



 

QUEL EST L’INTERÊT DE LA SUPERVISION POUR UN COACH SANS CLIENT ?


Il faut comprendre que la Supervision individuelle et /ou la Supervision collective est bien plus qu’un lieu où le coach va avoir des réponses à ses « cas de coaching ». Voyons les différents aspects de la supervision et les intérêts pour le coach sans client.



LA SUPERVISION COMME ESPACE RESSOURCE

image partie "supervision lieu de ressource", de l'article "pourquoi faut-il une supervision même quand on a pas de client?" - Blog IAs Coaching

En supervision, protégé grâce à un cadre structuré et sécurisé, le coach peut se poser et réfléchir sur son activité de coach. Le mot espace « Ressource » n’est pas à confondre avec un espace classique de « Bien Etre », qui pourrait alors être perçu comme du « Nice to have ». C’est un lieu de réel travail en profondeur de ressourcement professionnel , en prise de recul, pour évoquer :

  • Ses doutes en lien avec l’activité de coaching

  • Ses incertitudes quant à certaines décisions professionnelles, afin de pouvoir les prendre plus en « conscience ».

  • Ses incertitudes dans sa légitimité et / ou sa confiance en soi en tant que coach


Et donc, nous le voyons, un Espace Ressource où le coach va reprendre de l’énergie, pour être plus puissant dans l’affirmation de son identité de coach.


Et plus la clientèle est éparse, plus cet espace est important !


Pourquoi ?

Car sans client, le coach est plus facilement en proie à ses doutes, à ses incertitudes ; il a besoin d’un lieu où il (re)trouve confiance en lui, et/ou il se « narcissise » en tant que coach. Pour parler simple, un lieu d’étayage qui le soutient dans sa conviction : « oui, c’est vrai, je n’ai pas de client pour l’instant, ou très peu, mais c’est normal au début (ou : celà peut arriver), mais je suis légitime en tant que coach, et ce n’est qu’un passage»

Le corollaire est que fort de cette conviction interne, il sera plus serein et sûr de lui, aura plus d’impact positif vis-à-vis de ses prospects, et sera donc mieux armé pour gagner des contrats.



LA SUPERVISION COMME ESPACE DE DEVELOPPEMENT

image partie "supervision et développement", de l'article "pourquoi faut-il une supervision même quand on a pas de client?" - Blog IAs Coaching

La Supervision c’est aussi un espace de Développement professionnel, où le coach va pouvoir :

  • S’entraîner en sécurité et rester en lien avec ses apprentissages

  • Analyser ses pratiques,

  • Elargir son cadre de référence et enrichir ses capacités d’intervention.

  • Approfondissement, au cas par cas, certains concepts d’accompagnement


Ce deuxième volet est plus « applicatif » bien-sûr. Le coach y trouve plus de pertinence dans ses accompagnements au sens large du terme. Il y affine aussi son « développement identitaire » de coach, en terme de préférences d’intervention (outils, type de clients)


Cet espace est également primordial pour le coach sans client !


Pourquoi ?

Car le coach sans client, comme les autres coachs, pourra affiner sa propre « carte d’identité » de coach. Par ailleurs, il pourra s’affiner progressivement dans sa capacité à décrypter les vrais enjeux et besoins du client. En conséquence, il aura plus de puissance dans sa capacité d’ajustement de réponse par rapport aux besoins des clients potentiels. Cela le positionnera aussi de mieux en mieux en terme de crédibilité professionnelle en tant que coach dès l’entretien dit « exploratoire ».



LA SUPERVISION COLLECTIVE COMME ESPACE DE LIENS

image partie "supervision et espace de lien", de l'article "pourquoi faut-il une supervision même quand on a pas de client?" - Blog IAs Coaching

Le coach qui choisit la supervision collective va trouver un espace privilégié pour travailler et échanger en lien avec des pairs et un superviseur ; ainsi, cet espace privilégié lui permet de :

  • Rompre le sentiment de solitude dans laquelle il peut être confronté

  • Mieux conscientiser les difficultés intrinsèques à l’activité, et celles qui lui sont propres

  • Se nourrir des échanges avec des pairs sur des situations délicates et/ou sur des succès.

  • Créer des affinités, construire et/ou maintenir des liens avec des pairs.

  • Pour certains, développer son réseau professionnel en intelligence collective, source de partenariats potentiels.


Maintenir les liens est sûrement un des aspects les plus fondamental pour un coach qui n’a pas de client.


Pourquoi ?

Le coach qui n’a pas de client peut être tenté de rester sur le côté ; au risque de rentrer dans une spirale « d’isolement professionnel », qui petit à petit, de provisoire à définitif, se transforme en abandon de l’activité. Etre dans un groupe de supervision lui permet de rester dans la dynamique de l’activité et des échanges, tout en ayant l’étayage de son superviseur. Il bénéficie pleinement de la force de la dynamique de groupe.

Ainsi, pour lui, le groupe de supervision devient au cours des sessions un creuset, dans lequel il va grandir, en lien avec le superviseur et ses pairs.


POURQUOI PAS UNIQUEMENT DE L’INTERVISION ?

L’Intervision répond partiellement à des enjeux d’échanges, de partages, de maintient des liens entre pairs. Elle est donc très intéressante à ce titre.

Néanmoins, elle ne couvre pas totalement les aspects décrits plus haut :

  • D’espace Ressource,

  • D’espace de développement


Pourquoi ?

C’est dans un espace de Supervision que le coach, grâce au Superviseur qui a un vrai rôle de « guide d’étayage », pourra trouver des réponses à ses doutes, ses incertitudes, et pleinement travailler ses enjeux de croissance identitaire de coach. C’est là aussi, bien plus qu’en intervision, qu’il pourra consolider ses approches d’intervention, comme nous l’avons vu plus haut. Il bénéficiera ici d’un espace de « Protection », pour lui-même et ses (futurs) clients, bien plus fort qu’en intervision. Car le superviseur a également un rôle de « garde –fou », que le coach ne trouve pas forcément en intervision. En effet, de manière courante, le Superviseur est plus expérimenté que lui en coaching ; le coach peut donc bénéficier de son regard, de son expérience, et d’une confrontation bienveillante pour l’éclairer sur ses « zones aveugles ». Avec ou sans client, cet aspect est bien évidemment fondamental, eut égard à la déontologie de l’activité de coach.


 

EN CONCLUSION : FAUT-IL SE FAIRE SUPERVISER, MÊME QUAND ON N’A PAS DE CLIENT ?


Un coach qui n’a pas de client peut décider de ne pas faire ou d’arrêter la supervision. Ce qui ne devait être que « provisoire » devient parfois récurrent, voire définitif. Et on constate alors, voire souvent, que le coach qui a fait ce choix rentre dans une spirale où il « décroche » de plus en plus de l’activité de coaching.


Nous comprenons ici que c’est dans la spirale inverse que le coach qui n’a pas de client doit s’inscrire, tout au moins celui qui veut réellement et sincèrement développer cette activité professionnelle :


Garder un espace ressource individuel ou collectif où il pourra échanger avec son superviseur sur les doutes qui sont les siens, où il retrouvera énergie et stimulation grâce aux échanges avec ses pairs et son superviseur, se nourrir des échanges et expériences des autres pour affiner son identité professionnelle.


« OUI, il est important de se faire superviser MÊME QUAND ON A PAS DE CLIENT, j’oserai même dire SURTOUT quand on n’a pas de client ! »

 


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