Voilà une question fréquente et tout à fait légitime pour un coach qui cherche un lieu de supervision. Car il ne sait pas toujours quels sont les critères pour le choisir, et ensuite, il ne sait pas forcément comment le trouver.
Rappel : Pourquoi la supervision ?
Il convient d’abord de rappeler quels sont les principaux enjeux de la supervision, et quelles en sont ses composantes principales (voir mon article complet sur le sujet : « Faut-il se faire superviser même quand on n’a pas de client ? »); les voici résumées ci-dessous :
La supervision est d’abord un Espace Ressource où le coach va reprendre de l’énergie, pour être plus puissant dans l’affirmation de son identité de coach.
Elle est aussi un Espace de Développement, dans lequel le coach développe plus de pertinence dans ses accompagnements au sens large du terme. Il y affine aussi son « développement identitaire » de coach, en terme de préférences d’intervention (outils, type de clients)
Enfin, le coach qui choisit la supervision collective va trouver un Espace de Liens privilégié pour travailler et échanger avec des pairs et son superviseur, et ainsi parfois rompre sa solitude.
A cœur de tout cela, et comme intention première, la supervision est un espace privilégié pour aborder/évoquer/se recentrer par rapport à des enjeux éthiques (valeurs) et déontologiques (codes de bonne pratique) du métier de coach.
La modalité : Supervision individuelle ou collective ?
Les Supervision individuelle et collective ne sont pas complètement différentes au regard de ces enjeux, mais sont complémentaires sur certains aspects ; les deux formules ont une portance un peu différente (voir mon article complet sur ce sujet : « Que faut-il choisir : supervision individuelle ou supervision collective ? ») :
Un coach qui souhaite se développer sur sa pratique de coach, bénéficier de l’intelligence collective de pairs et/ou créer du lien avec d’autres coachs, aura sans doute avantage à rechercher un espace de supervision collective.
Un coach qui souhaite un espace avec un maximum de protection, dans lequel il pourra travailler en toute confidentialité sur certains aspects, et/ou s’étayer sur des aspects identitaires, aura sans doute avantage à aller vers de la supervision individuelle.
Les contraintes de disponibilité calendaire guideront aussi peut être son choix.
Les différents types de supervision
Chaque superviseur a son identité singulière (de superviseur), et propose ainsi aux coachs un type de supervision qui lui est propre ; au-delà de ces singularités, nous pouvons regrouper les approches en 2 grands types de supervision :
Type de supervision avec Cadre de référence « expert » d’une approche d’accompagnement (ex : superviseur expert en systémie, ou en PNL, ou en AT, ou en Gestalt); dans ce cas, pour la modalité collective, le superviseur pourra (ou non) former un (des) groupes constitué(s) de professionnels d’accompagnement multi-métiers ( i.e groupes formés de participants variés comme psychologues, enseignants, coachs….) ; que le groupe soit constitué de participants multi-métiers ou simple métier, les problématiques amenées et /ou le geste professionnel seront analysées sous le regard du superviseur , reconnu comme un « expert sénior » dans une approche privilégiée qu’il connaît très bien (par exemple systémie, ou PNL, ou AT, ou Gestalt).
En supervision individuelle, les situations seront-elles aussi analysées sous un angle théorique précis ?
Nous l’aurons compris, ce type de supervision permet pour le coach d’affiner son geste professionnel dans un cadre de référence d’intervention bien précis. Il lui permet aussi d’approfondir, s’il en éprouve la nécessité, un courant théorique d’intervention particulier.
Type de Supervision « multi-cadre », dédié à un métier précis ; dans ce cas, en collectif, le groupe ne sera constitué que de membres du même métier (ex : psychothérapeutes, coachs, Assistants sociaux….) et le superviseur amènera des éléments provenant de différents courants théoriques dont il a lui-même fait une synthèse, dans le champ du métier concerné. Il lui appartiendra, si besoin, de se « synchroniser » par rapport au cadre de référence de chaque client professionnel du groupe, et/ou de lui ouvrir des perspectives vers des registres théoriques qu’il ne connait pas.
En supervision individuelle, les situations pourront elles aussi être analysées à travers plusieurs prismes ?
Ce type de supervision permet au coach, en particulier en collectif, de découvrir d’autres cadres de référence que le sien, de découvrir des grilles de lectures variées. Cela lui permet aussi de travailler lui-même, si il le souhaite, sa posture « multi-cadres » de coach.
Comment choisir son superviseur ?
Le coach qui doit choisir un superviseur se posera d’abord 2 questions fondamentales :
1/ Quel (s) est (sont) mes enjeux du moment ?
Améliorer mon geste professionnel ? Echanger en confidentialité ? Créer des liens ?
Ce sera déterminant pour son choix de supervision collective ou/et individuelle !
2/ Quel est l’axe professionnel que je souhaite développer ?
L’Expertise ? Par exemple, si je suis coach « junior », est ce que je veux approfondir un cadre de référence bien précis, pour plus d’assurance en moi ? Ou, si je suis coach plus expérimenté, est ce que je veux aller découvrir un cadre théorique que je ne connais pas pour l’instant ?
Ou suis-je plutôt attiré par le « multi-cadre » métier ? Elargir les champs des possibles ?
La réponse à cette question lui permettra de s’orienter vers une superviseur « expert sénior » dans une approche, ou vers une superviseur « multi-cadres ».
Mais ce n’est pas tout. Car n’oublions pas l’essentiel :
La supervision est avant tout un Espace Ressource et de Protection ; ainsi, le coach choisira un superviseur en qui il a confiance, qu’il trouve « rassurant » (certains diraient pour qui il a un transfert très positif au départ).
Comme Espace de Développement, le coach choisira un superviseur plus expérimenté que lui, grâce à qui il peut se développer, qui a une éthique et déontologie « modélisante ».
Comme Espace de Liens (collectif), le coach choisira un groupe dans lequel il se sent bien ; il le testera lors de sa première séance avec le groupe.
Le coach a tout intérêt à envisager plusieurs superviseurs. Lors de l’entretien préalable avec chaque superviseur pressenti, le coach ne doit pas hésiter à poser des questions, pour valider l’alliance préalable. Il appartient au superviseur d’éclairer le coach sur les modalités existantes, d’ « explorer » avec lui ses attentes et ses besoins, pour lui proposer celle qui lui semble la plus appropriée (ind /collectif). Le coach fera ensuite son choix « en conscience », fonction de ses ressentis et de ses enjeux du moments.
Comme on choisit un coach, on choisit son superviseur (du moment) !
Comment trouver un superviseur ?
Les annuaires professionnels de coachs, petit à petit, s’étoffent ; c’est ainsi que certaines associations professionnelles (i.e EMCC, PSF), mettent en ligne des profils de superviseurs, pour aider les coachs à identifier des superviseurs potentiels.
Il y a aussi les « recommandations », par les confères et consoeurs. C’est sans doute (encore) en 2018 une très bonne piste. Car certains superviseurs « séniors », restent en dehors de toute fédération de coachs et/ou certification formelle ; c’est en particulier le cas pour certains superviseurs « experts » d’une approche particulière.
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